Mosaïque de l’Espoir

Ça y est, la Mosaïque de l’espoir1 est en place !

Hier soir et jusque tard dans la nuit (ainsi que le lendemain pour les derniers portraits, il manquait un peu de colle…) nous avons collé les 540 portraits place Kléber.

Un immense merci à vous tou•te•s pour cette énorme bouffée de bonheur !

Voici un récapitulatif complet du projet, avec le making off en images.

Pour voir l’ensemble des portraits, c’est par ICI >>

L’origine du projet

Témoin durant le confinement d’initiatives solidaires incroyables et conscient des inquiétudes et des aspirations nombreuses à rendre le monde meilleur, plus solidaire, plus juste, plus humain, je souhaitais consacrer mes efforts à construire l’après en mettant à profit la photographie.

Bien que déconfinés, nous ne pouvions pas encore nous rassembler en nombre dans le monde réel pour faire ensemble, partager et élaborer les changements. Mais à travers des projets artistiques qui donnent la parole au plus grand nombre, nous pouvons déjà, tous ensemble, imprimer à notre ville une dynamique de transformation et d’espoir.

De ce désir de faire à un projet concret il n’y a eu qu’un pas… ou deux.

Le projet en détails

Le projet était prévu en trois étapes.

  1. Réalisation de 450 portraits photographiques de Strasbourgeois•es en gros plan portant un masque de protection sur lequel est inscrit un message d’espoir, leur rêve pour demain. Les portraits, réalisés en studio sur fond noir et/ou blanc furent édités en noir et blanc.
  2. Les portraits sont venus progressivement alimenter les « murs » des réseaux sociaux à travers deux comptes en particulier intitulés @mosaiquedelespoir (Instagram et Facebook). Ce fut d’abord une manière de fédérer, d’inciter les strasbourgeois•es à poster leurs propres messages d’espoir en réalisant des selfies avec le tag #mosaiquedelespoir. Mais ce fut aussi une manière de mobiliser pour la troisième étape, des entreprises et des associations qui souhaitaient être parties prenantes d’une oeuvre monumentale, éphémère, qui rassemble et mobilise pour sortir collectivement de la crise.
  3. Impression des portraits sous forme d’affiches au format 1m*1m et collage au sol de la place Kleber en quinconce pour former un damier et respecter symboliquement la distanciation physique. L’oeuvre complète devait initialement faire 30m par 30m. Elle avait pour vocation d’incarner l’espoir des strasbourgeois•es. Elle permettait de réunir physiquement 450 « personnes » à travers leurs portraits, elle manifestait l’élan de toute une ville pour sortir plus forte de cette crise sans précédent.

C’est grâce aux premiers portraits ainsi qu’à des amis particulièrement mobilisés que les partenariats se sont rapidement mis en place pour accueillir le studio de l’espoir et me permettre d’atteindre (et même de dépasser !) l’objectif de 450 portraits.

Merci infiniment à celles et ceux qui ont contribué à la réussite du projet.

Le studio de l’espoir

J’ai installé mon studio chez des partenaires ainsi que dans des lieux où j’ai été invité et dans d’autres que je voulais mettre à l’honneur. Voici quelques images de l’aventure des multiples sessions du studio de l’espoir.

Communication colorée

Tout au long du projet il a fallu communiquer : mobiliser grâce aux réseaux sociaux, téléphone, courriels ; mais aussi dans l’ombre grâce au travail formidable de Noiizy. Faire savoir aussi grâce au magnifique travail de Sarah Lang dont voici l’affiche du projet qui reste finalement la figure de proue du projet.

Un espoir transfrontalier

Malgré le déconfinement les frontières restaient fermées. Mais la dynamique du projet, grâce à Internet, a traversé le Rhin et le photographe Wilfried Beege (Offenburg) a réalisé chez lui quelques portraits. Sa démarche a permis de donner une dimension transfrontalière à la mosaïque, faisant écho à l’amitié franco-allemande par-delà les limites physiques imposées ainsi qu’à mon histoire personnelle (je suis de double nationalité). Un immense merci à toi Wilfried !

Le collage de la mixité

La fine équipe des bénévoles (venus nombreux pour m’aider) avait rendez-vous en fin de journée place Kléber pour une longue séance de collage (540m2 de portraits à coller en quinconce, soit plus de 1 000m2 tout de même !).

Voici quelques photos de ce moment de convivialité hors normes et pour cause : se côtoient en se tutoyant sans se poser la moindre question des bénévoles de tous horizons. Migrant•e, patron•ne, sans domicile, élu•e, architecte, artiste, colégien•ne, etc. Peut-être, invisible mais vécue, la plus grande réussite de ce projet.

Vivre enfin

Œuvre éphémère monumentale de plus de 1 000 m2, ayant mobilisé des centaines de personnes elle couvre la place, documente nos espoirs et nos valeurs dans une période sidérante, interpelle le public strasbourgeois… nous resterons marqué•e•s par cette aventure fabuleuse et continuerons à porter en nous l’importance de vivre dans le partage.

Pour l’anecdote : j’avais réalisé quelques portraits sur fond noir et demandé à l’imprimeur d’imprimer quelques carrés noirs supplémentaires pour pouvoir réaliser le slogan de la mosaïque dont je n’avais parlé à personne : VIVRE !

Les meilleures choses ont une fin

Après presque trois semaines de présence sur la place Kléber grâce à une météo de septembre très clémente, il est temps de remballer l’installation. Ou plutôt la décoller. Ce qui ne fut pas si aisé que prévu : travail minutieux de collage et temps sec ont donné du fil à retordre aux services de la ville… mea culpa !

Une si belle aventure finit, comme souvent, en papier froissé. Mais il nous reste tellement de souvenirs inaltérables…

Revue de presse

Et non, je ne ferai pas ici une revue de presse complète. La Mosaïque de l’Espoir a bénéficié d’une large couverture médiatique, locale et nationale, ainsi qu’en Allemagne. Je ne retiendrai qu’une publication qui n’a presque rien à voir avec le projet lui-même puisque les portraits publiés par Die Zeit en couleur (ce sont les seuls portraits de la Mosaïque publiés en couleur) l’ont été pour illustrer une chronique philosophique.

Mais pas n’importe laquelle. Il s’agit ni plus ni moins d’une chronique d’Axel HONNETH, directeur de l’École de Frankfort – une référence mondiale en matière de philosophie critique et de sociologie. L’article est intitulé « Souhaits pour un avenir meilleur » et revient sur les leçons morales de la période Covid… J’en suis très honoré.


  1. Photo de couverture : © Patrick Hertzog / AFP ↩︎
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