

Au début du confinement, il a essayé de rejoindre un couvent dans les Alpes pour pouvoir assurer la « continuité pédagogique » dans un contexte propice et calme. Mais ses efforts pour trouver un train ou un co-voiturage sont restés vains.
Il décide alors de reprendre les livraisons après ses journées de cours, pour prendre l’air et faire un peu d’exercice physique.
Marqué par la situation des SDF qu’il croise, il se dit qu’il peut peut-être se rendre utile en utilisant son statut de livreur. Après quelques échanges sur les réseaux sociaux dans un groupe de « Solidarité Coronavirus », naissent Les Vélos du Coeur.






Les Sœurs de Jérusalem, qui vivent au coeur de la ville de Strasbourg, ont installé un véritable atelier de fabrication de sandwichs. Elles produisent ainsi, une fois par semaine en alternance avec les moines qui vivent dans une autre aile du couvent, plus de 70 repas.
Aujourd’hui ce sont des sandwichs de jambon ou de rillettes de poulet pour ceux qui ne mangent pas de porc.






Elle est originaire de l’Ouest de la France et suit un cursus de scénographie à la Haute Ecole des Arts du Rhin.
Elle a découvert le projet sur les réseaux sociaux.
« C’est la deuxième fois que je cuisine. C’est motivant de cuisiner pour les autres. D’habitude j’ai plutôt du mal à me faire à manger. Là c’est différent. »


Elle a aussi cousu pas mal de masques pour l’équipe. Dans un autre groupe, Mask’up, les bénévoles ont cousu 3 300 blouses pour le personnel hospitalier.
Au début du confinement elle se trouvait au Mexique avec son compagnon. Un peu abandonnés par les autorités, ils ont dû faire escale à New-York et Londres pour rejoindre la France.
Avertis des pénuries par des amis, ils ont pensé à faire des provisions de tissus avant leur retour...


Il veille sur les vélos que les bénévoles des Vélos du Coeur ont posé le long du mur et qui s’affairent dans la salle à manger au fond de la cour. Dès qu’un passant fait mine de s’y intéresser il se lève et prévient : « Personne ne touche à ces vélos ! »




Ils sont tous deux livreurs bénévoles réguliers des Vélos du Coeur. Raphaël est architecte depuis plus de 10 ans. Il envisage de se reconvertir dans la menuiserie.
Julien, lui, travaille dans le social en temps normal.


Cela contribue aussi à la sérénité des lieux. Les chambres sont en effet petites et les personnes hébergées sont souvent à deux ou trois dans quelques mètres carrés. Cette promiscuité ainsi que le désœuvrement peuvent être source de tensions.
Ainsi, le travail de réceptionniste évolue et intègre aussi des temps d’animation et de coordination logistique pour distribuer les repas aux personnes hébergées.




Ils sont originaires de Serbie.
Ils vivent à 7 dans deux chambres de 9 m2 dans l’hôtel Eden.
Elle est venue spontanément aider les bénévoles qui s’affairent dans la salle à manger de pour préparer les colis alimentaires.
C’est pour cette raison qu’elle a enfilé masque et gants.
Un peu plus tard, Isabelle lui confiera une boite de chewing-gum
pour qu’elle les distribue aux autres enfants de l’hôtel.
Elle prend cette responsabilité très au sérieux.


Arrivés en France en août 2018, le couple attend encore la réponse définitive à sa demande d’asile.
Les quelques euros d’aide alimentaire qu’ils perçoivent par jour ne permettent pas d’acheter le lait maternel et les repas. Car ils ne peuvent pas cuisiner dans l’hôtel. Seul un micro-ondes est autorisé, ce qui ne permet que de réchauffer des plats déjà cuisinés beaucoup trop cher pour leur modeste budget.


Pablo a sollicité ceux qu’il connaît bien en tant que livreur. D’autres se sont proposés spontanément en découvrant l’initiative.
Aujourd’hui, en partant pour la maraude, Pablo récupère 10 burgers encore chauds auprès d’un des restaurateurs qui participent à l’opération.




seul moment de la journée où un lien est établi, où les gens se parlent.
C’est un autre aspect de la violence du confinement pour certaines personnes déconnectées : l’absence de contacts humains.
Alors au bout de 10 minutes, lorsque la discussion se prolonge, les bénévoles prennent congé avec gentillesse en promettant de revenir le lendemain.


C’est aussi l’occasion de mettre à jour les informations. « Non, lui, ça fait trois jours qu’on ne l’a pas vu. Il a été pris en charge par le SIAO. »


Markus s’exprime en Allemand. Sa maîtrise du Français n’est pas suffisante pour échanger.
Il exprime les difficultés supplémentaires que génère le confinement. La première étant que faire la manche est devenu quasi impossible quand les rues sont désertes. Une autre concerne l’accès aux douches et aux toilettes, bien que la municipalité a fait des efforts pour maintenir certains lieux accessibles.








Il revient tout juste de quarantaine car il a été infecté par le virus. Sa situation s’est améliorée, mais il a quitté le centre d’hébergement pour personnes sans domicile infectées que l’État et la commune ont mis en place il y a 10 jours avant la fin de sa période d’isolement. Il ne pouvait pas laisser les siens sans les soutenir...


Aujourd’hui les bénévoles apportent un stock de vêtements pour femmes et enfants à l’Hôtel de la Rue.
Pour les vêtements homme il faudra patienter un peu bien que les besoins soient importants : l’appel lancé sur les réseaux sociaux la veille n’a pas encore permis de réunir suffisamment de vêtements.


Les vêtements sont lavés, triés et rangés avant d’être réutilisés.
Cette pièce n’est pas ouverte en permanence. Les résidents, lorsqu’ils ont besoin de vêtements, peuvent y accéder pour se servir. C’est une façon de réguler en temps de confinement, mais aussi de garantir une répartition équitable des dons entre tous.




Osons espérer que cet élan saura perdurer et se renforcer au-delà de la crise, au bénéfice d’une société plus inclusive.